Impressions de ma première visite en Corée du nord (Juillet- Août 2007)

Au Mont Paektu

0. Introduction

Sur invitation de l’Association Coréenne des Hommes de Sciences Sociales, j’ai eu à passer du 28 juillet au 18 août 2007 mon premier séjour dans la République Populaire de Corée. Tout en remerciant les responsables de ladite association scientifique, je me propose de livrer ici les impressions de cette visite amicale dans ce pays que je ne connaissais, jusqu’alors, que dans les livres ou documentaires.


1. Carnets de Corée (28 juillet -18 août 2007)

Après un vol régulier d’Air Koryo en provenance de Béijing (Chine), je foule pour la première fois le sol coréen le samedi 28 juillet -18 août 2007 en début de l’après midi. Mon guide, Dr Pang Gil Nam, philosophe de formation, m’accueille à l’africaine. Je sens une chaleur humaine indescriptible au niveau de tous nos amis coréens. Une jolie fille me salue en français : c’est Ms Choe Ok Rim, une autre interprète. Elle me demande quelques nouvelles de Roland Vele qui venait de passer un séjour scientifique en Corée et l’atmosphère est à l’africaine. Je me sens à l’aise de parler en français et, parfois, en anglais.

Le cortège se dirige vers la ville dont le grand boulevard est sillonné d’une verdure pittoresque. Les rues sont quasi désertes parce que tout le monde est au travail : c’est le règne de la civilisation du travail créateur ou du juchéisme pratique, me suis- je dit intérieurement. Arrivé à l’hôtel Koryo, je suis émerveillé par cette luxueuse grande tour jumelle de cinq étoiles.

Son personnel est accueillant et les filles bien habillées. L’on y sent toute une tradition émancipatoire de l’homme puisque la femme coréenne ne se promène pas à moitié nue comme c’est le cas à Kinshasa où l’on cherche à imiter aveuglement l’Occident de la télévision. A l’hôtel, les travailleurs ont toujours le sourire aux lèvres. Mon collègue Riad Challoub de Guinée Conakry est aussi impressionné de cette hospitalité.

(De gauche à droite : Jean Marie Lambret, Christian, Marie Reine, Riad Challoub et Octave)

Le programme du séjour des délégations en Corée est certes chargé mais l’on se sent à l’aise. Un dîner d’ensemble annonce les couleurs. Il faut se réadapter au régime alimentaire équilibré. Manger avec deux baguettes est un exercice qui faisait parfois rire mes deux interprètes, Choe Ok Rim et Dr Pang Gil Nam. C’est alors que l’on me remettait la fourchette pour déguster les mets coréens de nature à vous faire vite gonfler les joues.


Quant aux visites des divers sites, elles sont multiples et riches en couleurs. Le séjour à Samjiyon en est une grande illustration. Car gravir le mont Paektu (plus de 340O mètres) revient à se ressourcer aux origines des Idées du Juché.

Au Mont Paektu

Comme je l’avais fait remarquer dans mon mot de circonstance en ce lieu, le Mont Paektu est le lieu d’émergence ou d’effectuation des Idées du Juché comprises comme un schéma idéologico- politique ou une philosophie d’émancipation humaine. Le Mont Paektu traduit à la fois un symbole et une histoire. C’est à juste titre, du reste, que ce mont est appréhendé comme le point de repère idéal ou la matrice existentielle autour de laquelle gravitent les Idées du Juché tant au niveau du réveil qu’à celui de l’éveil du peuple coréen.

Au Mont Paektu

Pour s’en convaincre, il sied de souligner l’engagement héroïque des trois grandes personnalités ayant marqué l’histoire coréenne, à savoir :

-Kim Jong Il (16 février 1942 à ce jour) ou le Grand Réformateur et Stratège de la protection nationale coréenne centrée sur les Idées du Songun.


-Kim Il Sung (1912 - 1994) ou le Grand Héros et Idéologue de la philosophie d’émancipation humaine;

-Kim Jong Suk (24 décembre 1917 - 22 Septembre 1949) ou la Grande Héroïne de la politique engagée.

Disons que, au cours de notre visite en Corée, j’ai été impressionné de voir les jeunes en uniforme de travail et les adultes soucieux de reconstruire la nation confrontée si souvent aux calamités naturelles (inondations).

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(Photos de Jean Marie de France)

De plus, les monuments gigantesques font rêver plus d’un observateur étranger. C’est l’histoire millénaire d’un pays qui a longtemps lutté pour sa libération nationale. Et pour s’en rendre compte, la situation de la frontière artificielle au sud, aux abords de Panmujong, me fit mal au cœur. Une Corée divisée fait en effet mal au cœur puisque le peule parle la même langue et a une même tradition. Je me trouve dans une maison où la frontière est sur une même table de travail : d’un côté, c’est la Corée du Nord et, de l’autre, c’est la Corée du Sud. Les frères et sœurs Coréens se regardent sans se parler puisque le sort les a scandaleusement séparés vers les années 53. Cette situation dramatique me fit très mal au cœur et je n’hésitai pas à prendre quelques photos de ce site de la séparation.

Sur la route de retour vers Pyongyang, l’on visite l’hôtel folklorique de Kaesong. La danse est au pas puisque je me sens en Afrique. Tous les délégués Africains sont sur la piste, surtout les Nigérians et l’Ethiopien. Quelle chaleur humaine ! Le protocole hésite à nous faire partir du lieu tellement que l’ambiance était à la rencontre des cultures…

Toujours sur le chemin de retour, le « Monument aux Trois Chartes de la Réunification de la Patrie » érigé à l’entée de la capitale Pyongyang donne à penser.


Non loin de là, la visite du vaisseau –espion américain ‘Pueblo’ nous fait voir la vraie face de la guerre de la Corée, pays toujours en instance de guerre d’auto- défense puisque l’armistice ne signifie pas fin de la guerre.

Une visite des métros nous amène à plus de 100 mètres dans le sous- sol coréen. Le gentil guide anglophone Jo nous lance une boutade : ‘c’est en prévision d’une guerre nucléaire’ et l’on se mit à rire.

A Pyongyang, la place accordée à l’éducation m’a fort impressionné. Car l’éducation est ici gratuite : de la maternelle à l’Université et ce, sans oublier le logement. Garantir un logis à tout citoyen : ce n’est pas donné à tous les pays, même pas les grandes puissances, me dit un ami africain venu de France.


De plus, un palais d’étude du peuple ayant coûté plus de 100 millions de dollars et qui compte plus de 800 salles de cours et de lecture : il faut le faire dans un monde moderne trop enclin à l’individualisme.

Et que dire du site abritant tous les cadeaux remis à Kim Il Sung ? C’est unique au monde puisqu’il faut plus de 365 jours pour visiter ce site souterrain qui, pour l’UNESCO, est classé parmi les patrimoines culturels mondiaux. Il faut visiter ce site pour s’en rendre compte. Il faut aussi voir ARIRANG se produire pour se rendre compte de la vivacité culturelle coréenne. Les mots me manquent pour livrer toutes mes impressions dans ce pays qui étonnera le monde quand la Corée retrouvera son unité.

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2. En un mot

Je viens de visiter la Corée et ses multiples facettes. Non seulement que je suis édifié par son hospitalité, mais je viens aussi de réaliser qu’il vaut mieux voir une fois que d’entendre plusieurs fois’ !


En effet, contrairement à une certaine opinion médiatique, la Corée de Kim Jong Il n’est pas un mythe mais une réalité agissante. Mieux encore : la Corée contemporaine est une force tranquille, très soucieuse de l’émancipation de tout homme et de tout l’homme. Et puisque ‘le mensonge fait trop de bruit pour rien’ (proverbe africain), mon vœu le plus ardent est de voir les grandes puissances du monde militer sans hypocrisie pour la réunification rapide de ce pays divisé pour des raisons hégémoniques. Car, à l’instar de tous les peuples du monde, les Coréens ont aussi droit à la vie dans l’unité et la concorde. Faire fi de ce principe vital reviendrait à ignorer la sagesse selon laquelle ‘le couteau est doux dans la cuisse du cochon’ ! Autrement dit : il ne faut pas faire aux autres ce que vous ne voudriez pas que l’on vous fasse.

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